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DEUXIEME PARTIE
Chapitre premier.
Le dépôt divisionnaire.
Le 19 février, à cinq heures du matin, nous arrivions en gare de Lizy-sur-Ourcq, à 23 kilomètres de Meaux.
Après avoir posé sacs à terre et procédé au rassemblement du détachement, nous nous mettons en route vers Cocherel, petit pays situé à six kilomètres de Lizy et où se trouve le dépôt divisionnaire de la 127e division d'infanterie.
Tout le renfort est affecté à la 20e compagnie du 355e, commandée par le capitaine Larrière. Nous avions avec nous dans ce petit pays, les compagnies divisionnaires des 25e et 29e chasseurs, 294e et 172e régiments d'infanterie.
En me promenant dans le pays, je fus renseigné par un chasseur, sur le moyen d'aller à Paris, le dimanche.
Je me promis d'exploiter son tuyau, dès le premier samedi une fois que j'aurais vu ce qu'était la discipline et les appels à la compagnie.
A ce dernier point de vue, il n'y avait rien à craindre. Le sergent passait, matin et soir. Le caporal, sans même s'occuper des poilus, répondait : manque personne, et c'était fini.
Il n'était plus question d'un appel nominatif comme au bataillon de marche ou aux compagnies d'instruction. Cela sentait déjà un peu plus le front.
Le samedi 24 février, je partis à six heures du soir, sitôt la soupe mangée, vers Lizy-sur-Ourcq, où je devais prendre le train.
Le chasseur m'avait expliqué que le train pour Paris passait en gare à sept heures quarante et qu'il arrivait à Paris à dix heures. C'était donc épatant. A l'heure dite, après avoir pris un billet pour Paris-Est, je m'embarquais. J'avais d'abord l'intention de descendre tranquillement à la gare de l'Est en donnant mon billet pour sortir; puis je réfléchis, j'avais tellement entendu dire de mal sur cette gare, que je résolus de trouver un moyen de sortir d'une autre façon.
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